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ron, M. Robert, devant qui toutes les autres portes s’étaient ouvertes.

Faut-il raconter cette course à la Grande-Chartreuse ? Elle est devenue si classique qu’on paraîtrait avoir découvert le bois de Boulogne. Aujourd’hui surtout, où le chemin de fer de Voiron à Saint-Béron conduit en une heure à Saint-Laurent-du-Pont, la partie la moins attrayante du voyage est rapidement faite. La splendide ascension des pentes de Coublevie se fait commodément ; des fenêtres et des plates-formes de la petite ligne ferrée, on voit s’élever et grandir les lignes de si grande splendeur des montagnes riveraines de l’Isère et se détacher, comme en un plan, le merveilleux bassin de Voiron. La voie court dans nue contrée riante, converte de prairies ombragées de grands arbres, arrosées de jolis ruisseaux, entre le haut massif boisé du Bals et celui de Saint-Geoire. Voici Saint-Étienne-de-Crossey, puis le dédié fameux du Grand-Crossey, dans lequel, entre les parois rocheuses, les éboulis, les ravinés, la route et le chemin de fer se sont frayé passage par la poudre et le pic. Péniblement, on monte dans la gorge, rapidement on descend ; voici les monts de la Chartreuse, farouches par leurs escarpements, superbes par leurs bois de sapins. C’est ensuite la marécageuse