Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/7

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tention, mais le vallon du Pin est morose et mène à une partie du lac bordée de marécages.

Combien est plus aimable le pays au nord du lac. Les Abrets, dans leur vaste plaine, au croisement de nombreuses routes formant de larges rues, sont un des plus beaux villages de ces confins du Dauphiné et de la Savoie, très ample, peuplé de plus de 4,000 habitants travaillant presque tous pour Lyon. De belles usines fabriquent la passementerie, la plupart des maisons ont des métiers pour le tissage de la soie, la campagne entière est peuplée de canuts, aussi les habitations sont-elles nombreuses dans ces champs ombragés de châtaigniers.

Le point de jonction des cinq grandes routes et des chemins qui formant le carrefour central des Abrets est un sommet d’un mamelon d’où toutes ces voies descendent et s’allongent au loin. Au sud, elles abordent aussitôt le massif de hautes collines des Terres froides, partie du Dauphiné où naissent la Bourbre et ses affluents et où dort le lac ; c’est un pays très froid en hiver, à cause de son altitude et de l’abondance des eaux, mais superbe en été. Les routes sont de véritables allées de parc bordées de noyers centenaires. Le Dauphiné est la terre d’adoption de ces beaux arbres, l’huile de noix entre pour une