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tin, les voitures chargées du transport viennent prendre à Voiron les matières premières) c’est-à-dire les eaux-de-vie de vin qui forment la base de la fameuse liqueur. Ces eaux-de-vie sont toutes françaises aujourd’hui, mais un moment, pendant le grand fléau du phylloxéra, il fallut s’adresser au Portugal ; le Midi de la France, ayant reconstitué ses vignobles, a repris ses fournitures.

En dehors des eaux-de-vie, le service de camionnage des Chartreux doit assurer chaque jour les vivres des 150 religieux du couvent et, pendant l’été, des 25, 000 touristes qui s’y succèdent. Quelque temps qu’il fasse, même par la neige, ce service fonctionne : trente chevaux y sont employés ; le convoi part le matin à 5 heures et rentre à Voiron à 6 ou 7 heures du soir avec les caisses de liqueur. Celle-ci ne se fabrique pas à la Grande-Chartreuse même, mais à Fourvoirie, entre Saint-Laurent-du-Pont et le couvent. Quatre ou cinq frères et trente ouvriers suffisent à la fabrication. La distillation et la comptabilité sont donc en dehors du couvent ; même les lettres de commande envoyées à la Grande-Chartreuse sont retournées à ragent général de Voiron.

La fabrication des caisses entre pour une grande part dans l’industrie des religieux ; la moitié seulement se fait aux ateliers de Voiron, le reste est