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et de la vapeur, ni les monstrueux canons modernes. Même, de nos jours encore, au milieu de ce siècle, la situation de Saint-Gervais paraissait si favorable à l’armement de nos flottes de Toulon, que l’on transforma rétablissement enfumé en une belle usine. En 1867, on abandonna tout cet ensemble pour concentrer la fabrication des canons de la marine à Ruelle, guère mieux placée cependant, plus éloignée même des charbons et des fers, et à Nevers dont l’usine fut, quelque dix ans après, également transférée à Ruelle.

Saint-Gervais manquait de minerai, elle devait en tirer d’Allevard, d’où lui venait en outre la plus grande partie de ses fontes ; tant qu’il n’y eut pas de chemin de fer, le transport fut très coûteux ; même la voie ferrée du Graisivaudan ne vint desservir Saint-Gervais que de façon insuffisante, la gare de l’Albenc était loin, on devait traverser l’Isère sur un pont suspendu. Aussi, les charbons de Saint-Étienne, lorsque le bois fut détrôné dans les forges, ne vinrent-ils à Saint-Gervais que grevés de frais considérables. C’étaient évidemment des inconvénients, on aurait pu y remédier en créant un court embranchement de voie ferrée, mais, lorsqu’on dut abandonner l’ancienne artillerie, on a préféré concentrer la fabrication à Ruelle.