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leur donnait le précieux noyer. Ils pourraient ne pas s’en tenir là. Par exemple, le châtaignier n’est pas l’objet des mêmes soins. Son fruit, plus succulent que celui du Vivarais, est moins gros ; il y aurait peut-être moyen de lui donner la qualité qui lui manque ; alors, la plaine, avec ses noyeraies, les pentes et le sommet des collines, avec les châtaigneraies, seraient incomparables, aucune antre région agricole en France, — sinon l’heureuse zone d’Ampuis à Serrières, embellie et enrichie par la cerise et l’abricot[1], — ne donnerait plus l’idée de l’opulence.


Ah ! le beau et bon pays, bon par sa lumière et par sa vie facile, beau par l’ampleur des paysages, la profondeur des horizons et les lignes heureuses des montagnes !

On en juge surtout en suivant la route de Saint-Marcellin, par laquelle je suis allé visiter ce qui fut la fonderie nationale de Saint-Gervais. Ce large ruban monte lentement au flanc de belles collines aux formes fières, jusqu’au large bassin de Gras, rempli de noyers et de mûriers. Ce nom de Cras m’a fait souvenir d’un passage de Stendhal, cité par Sainte-Beuve :

  1. Voir 7e série du Voyage en France : Vienne et le pays des cerises.