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Les noyers n’ont pas échappé aux maladies qui sévissent sur les végétaux. M. Rouault, professeur d’agriculture de l’Isère, a constaté deux parasites, l’un sur les feuilles, l’antre sur les racines ; ce dernier a fait périr rapidement de nombreux arbres. On le reconnaît à des lésions, « sortes d’hypertrophies tubéreuses d’aspect chancroïde. L’ablation, suivie de badigeonnages caustiques, a donné d’assez bons résultats. Pour les jeunes branches, les fruits et les feuilles, on a essayé de faire des sulfatages comme pour le mildew, mais les dimensions de l’arbre rendent l’opération difficile. » La rigueur de la température en 1893 et 1895 a été pour beaucoup dans l’accroissement de la maladie. On pourra rendre vigueur aux arbres en leur donnant les sels dont ils sont privés. En analysant minutieusement le sol et en comparant les résultats de l’analyse, à ceux obtenus par l’examen des cendres du bois, des feuilles, des coquilles et des amandes, on peut juger des éléments enlevés au sol par l’exportation de la noix, et les restituer sous forme d’engrais rigoureusement dosés.


N’est-il pas curieux de voir comment un seul arbre suffit à enrichir un pays ? Les habitants de la vallée de l’Isère ont su tirer parti, avec une intelligence extrême, de la source de fortune que