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à 120 kilogr. valant de 55 à 75 fr. par 100 kilogr., en moyenne 57 fr. Un chiffre peut donner une idée de l’accroissement de ce commerce. Un des marchands avait jadis, une vente réputée considérable de 500 balles, son fils en fait 6,000 aujourd’hui. On évalue à plus de deux millions cinq cent mille francs la valeur de la récolte entre Tullins et Vinay.

Naturellement, la concurrence s’est mise de la partie ; la Limagne, le Périgord, le Quercy, vendent aussi beaucoup de noix au dehors ; par une sélection rigoureuse, ils arrivent, comme Tullins et Vinay, sur le marché d’Amérique et sur celui de l’Allemagne, mats il reste à la noix de Grenoble sa précocité et sa qualité qui permet l’expédition sans choix préalable.

La plus belle noix dauphinoise, en même temps la plus précoce, ne croît pas dans le Bas-Graisivaudan, elle vient de Vizille. Cette partie de la vallée de la Romanche donne la mayette, mûre huit à dix jours plus tôt que la noix de Tullins, et à ce point de vue, noix de primeur, partant, de grand prix ; mais ce sont des négociants de Tullins et de Vinay qui vont acheter la mayette de Vizille et la répandent sur les marchés des grandes villes.

La mayette, que l’on récolte donc un peu plus tard au bord de l’Isère, est une noix ronde, à la