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tagnes. Sous les beaux ombrages, l’animation est vive ; plusieurs parties de boules sont engagées, suivies avec passion par les curieux, avec ferveur par les joueurs. Tullins est, comme Voiron sa voisine, une pépinière de joueurs de boules, ce jeu national est cultivé avec une conscience presque pieuse.

Le soleil déjà décline, la ville s’éveille de sa sieste. Les joueurs ont-ils appris par le Carré qu’il était l’heure de reprendre des forces ? Les voici qui envahissent les tables du grand café de la place et se font servir du vin qui rafraîchissait à leur intention dans la vasque d’un jet d’eau.


On resterait longtemps dans ce calme et riant repos de Tullius, mais il faut aller visiter les noyeraies, — si l’on me permet ce néologisme, je ne trouve pas d’autre mot pour expliquer l’aspect de cette partie de la vallée.

Certes, il y a partout des noix et des noyers dans le Haut et le Bas-Graisivaudan, mais la noix de Grenoble, la gloire végétale de notre Dauphiné, vient surtout dans la contrée comprise entre la Fure et le Tréry, c’est-à-dire de Tullins à Vinay, de la base de la colline à l’Isère. Sur l’autre rive, le bord de la rivière jusqu’à la montagne est également planté de noyers. Là, ils couvrent