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fait mouvoir les roues hydrauliques. À l’éloge supérieur arrivent les matières premières, chiffons, pâte de bois ou de paille, etc…, à mesure que ces matières ont subi une préparation, elles descendent naturellement à l’étage inférieur pour l’opération suivante. Quand la pâte atteint le rez-de-chaussée, elle est transformée en papier, soumise aux calandres et emballée. En descendant d’étage en étage on assiste ainsi, sans fatigue, à toutes les phases de l’industrie du papier.

Jusqu’à son entrée dans Voiron, la Morge continue à travailler ; elle fabrique des toiles, fait mouvoir les machines d’ateliers mécaniques et celles d’usines où l’on tisse le salin, le velours et la peluche, puis, après avoir traversé la petite cité, arrose une jolie vallée, longée par le chemin de fer et par une roule plantée d’arbres magnifiques, sur laquelle s’ouvrent les portes de nombreuses usines : fabriques de velours, de soieries, papeteries, sparteries, fonderie, etc.

Un de ces établissements, la papeterie de Paviot, existe depuis le XVIe siècle. En ce temps, les produits étaient apportés chaque semaine sur le marché de Voiron, à dos de mulet. On ne fabrique ici que des papiers de luxe : papiers pour registre, papiers à lettres et papiers peluche pour copies de lettres. L’usine de Paviot, par ses traditions,