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milliers de chevaux destinée à actionner des dynamos qui porteront, dans chaque atelier de la Croix-Rousse et des autres quartiers de la ville, la force nécessaire à faire mouvoir un ou deux métiers. C’est le plus grandiose effort qui ait encore été tenté pour l’utilisation de l’électricité, il est bien digne de l’énergique et persévérante population lyonnaise.

Le tissage mécanique a dû son développement et sa dissémination à l’abondance de la force motrice dans les montagnes de la région lyonnaise ; les groupes que l’on remarque sur la petite carte que j’ai dressée ne se sont pas créés à l’aventure, ils correspondent à l’existence de cours d’eau à la fois puissants et régulière.

Si le département du Rhône et les abords immédiats de Lyon ont de rares établissements, le massif forézien et vivarais de Saint-Étienne et d’Annonay, et surtout la région dauphinoise des Terres froides sont littéralement couverts d’usines, l’introduction de la vapeur n’a pu lutter contre ces torrents puissants, dont la pérennité est assurée par les neiges hivernales auxquelles un Industriel dauphinois a si justement appliqué le nom de « houille blanche ». Mais la force électrique réserve bien d’autres surprises encore ; lorsqu’on pourra la transporter à de grandes distances sans