Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/358

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

senteurs âpres. Ces broussailles sont exploitées, elles servent de litière.

Peu d’habitations ici, des petits prés émaillés de primevères et des taillis se succèdent jusqu’en vue de la tour ruinée de Saint-Gervais. Un sentier bordant un ruisseau me conduit au village, parmi les châtaigniers, les noyers, les cerisiers et les poiriers en fleurs. Rapidement je traverse le bourg petit, mais coquet, et passe de nouveau devant la fonderie de canons abandonnée. Voici l’Isère rapide et grise, puis la forêt de noyers. Un sentier tracé sous les beaux arbres me conduit à Vinay, petite ville prospère, d’aspect italien par ses toits plats, ses greniers en galerie et la pureté du ciel.


La nuit vient à l’heure où j’atteins la ville, le soleil couchant dore de ses rayons la ligne régulière des montagnes, il éclaire vigoureusement rentrée de la belle combe de Malleval, dont Cognin semble garder l’entrée. Ah ! l’admirable paysage que celui-là, alpestre par ses cimes neigeuses, déjà méridional par la transparence de l’atmosphère et la douceur vivifiante du vent qui remonte la vallée !