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pant au sommet des maisons. Même à ces hauteurs les habitations sont bien construites, il y a dans un des hameaux une belle maison d’école. On devine les prairies aux petits acqueducs faits de sapins creusés qui portent les eaux d’irrigation fils sont particulièrement nombreux au pied du col de Romeyère où l’on monte par des pentes douces.

La neige s’est encore épaissie, quand, enfin, nous atteignons le col ouvert à 1,074 mètres. Sous nos pieds se creuse un ravin profond, rempli de sapins, dans le lointain il finit en précipice. La route est tracée sur le flanc de l’abîme, la neige y paraît assez ferme, le conducteur offre de me conduire jusqu’au Pas-de-l’Échelle. Maintenant le traîneau, aidé par la pente, file rapidement au sein d’un paysage tourmenté et superbe, la forêt de sapins est coupée d’une infinité de vallons et de ravins. La neige relève les lignes et donne plus de grandeur aux perspectives vaporeuses. Au fond, une montagne, le Bec-de-l’Orient, dresse un front de roches puissantes, en ce moment dorées par le soleil.

La neige, tout à l’heure ferme, se ramollit. Le cheval enfonce et trébuche à chaque pas, il faut avoir pitié de lui et renvoyer le traîneau à Rencurel. Me voici à pied sur le chemin blanc, où peu de traces de pas sont marquées. En quelques