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Le Furon est ici un ruisseau fort sage, il coule au pied de grandes parois calcaires, entre de jolies prairies et des bois de sapins. Les murailles de rochers s’entr’ouvrent parfois, présentant de superbes cirques comme celui où descend le ru des Merciers et un autre, plus grandiose encore, terminé par les plus hauts sommets du Moucherolle, (1,906 mètres) falaises calcaires dressées d’un jet.

Voici l’entrée des gorges d’Engins d’une sauvagerie charmante ; les rochers à pic, aux teintes blanches, sont couronnés de sapins. Plus loin, les parois se resserrent, se creusent de fissures et de grottes profondes, des fontaines jaillissent à leur pied ; un rocher est à jour, formant un large tunnel. Pendant deux kilomètres la route court ainsi dans la coupure majestueuse, où des sources, d’étroites prairies, des sapins sur les sommets, enlèvent l’âpreté ordinaire des gorges rocheuses. À l’Olette (ou Lolettes) près d’une scierie, les murailles s’écartent et l’on voit s’ouvrir le grand bassin de Lans. À droite, une haute croupe couverte de taillis, semée à sa base des jolies maisons de l’Olette. À gauche, sur une colline isolée, autour d’une église à flèche trapue, se groupent les maisons de Lans, très humble village qui n’en a pas moins imposé son nom au pays parcouru par le Furon et la Bourne. Il doit sans doute cet honneur