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ter Grenoble dès l’aube, il ventait froid, les cimes étaient couvertes de neige, on eût été si bien dans son lit ! d’autant mieux que l’hiver revenait après une radieuse mais fugitive apparition du printemps.

En attendant le chemin de fer à crémaillère qui doit gravir les flancs des Quatre-Montagnes, le Villard-de-Lans n’a de relations avec le Graisivaudan que par les voitures publiques, diligences classiques ayant leur bureau dans un café où l’on s’inscrit sur un registre et dont le conducteur appelle les voyageurs par leur nom au moment du départ. Pendant l’été, de grands breaks d’excursion, appelés le « train de plaisir », remplacent cet équipage archaïque.

On devait partir à 4 heures et demie, il en est cinq quand la lourde machine s’élance au galop de ses trois chevaux. Le jour se lève, pâle, glacial. Depuis mon dernier voyage, Grenoble s’est bien transformé encore ; de nouvelles et superbes maisons à quatre ou cinq étages bordent les avenues jadis vides. Les rues que nous suivons ont reçu les rails d’un tramway desservant Sassenage et Veurey. On franchit le Drac sur un pont de fer en treillis pour traverser la plaine de Fontaine. Dans les jardins, pêchers, cerisiers, amandiers sont en fleurs, contrastant avec l’atmosphère