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sions administratives sous la Révolution ont évidemment voulu conserver à Saint-Marcellin le rôle qu’elle eut en sa qualité de chef-lieu d’un bailliage.

Il y a quelques années encore, Saint-Marcellin avait gardé l’aspect de ces petites capitales de justices provinciales : on y pénétrait par quatre portes percées dans les murailles de l’enceinte féodale. Elle a jeté bas ces témoins du passé et a remplacé ses murs par de larges boulevards plantés d’arbres. Cependant on retrouve facilement le tracé de l’ancienne cité ; en lace d’un palais de Justice récemment reconstruit et de belles écoles, une tour découronnée surmonte une porte ; une autre tour carrée fait saillie sur la façade de maisons banales qui ont remplacé les remparts ; contre un mur on distingua encore les nervures d’un édifice ogival.

L’intérieur ne répond ni à ces restes, ni à l’aspect original de la ville vue de loin. Les maisons, pour la plupart, sont hautes, ternes et grises sous leur crépi et leurs contrevents. Mais la place publique ne manque pas de caractère avec ses antiques halles en charpente, la haute tour du collège coiffée en dôme, de vieilles maisons à encorbellement bordant de petites rues, un théâtre établi dans une ancienne église, un hôtel de ville