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dans les Alpes, tant les campagnes août déjà méridionales d’aspect. Beaucoup de fermes et de maisons isolées jusqu’à l’embouchure du Cholet, torrent clair et rapide descendu de la combe de Laval où ses sources jaillissant du rocher sont une des grandes curiosités du Royannais. On suit alors la Lyonne que l’on traverse près de Saint-Jean-en-Royans.

Cette ville compte environ 3,000 habitants ; elle est donc bien plus considérable que Pont, mais elle n’a point le caractère pittoresque de sa voisine. Largement étalée sur sa terrasse, au sein de la riche vallée, à 200 mètres d’altitude à peine, elle a pu tirer parti des eaux puissantes de son torrent. Les Lyonnais y ont installé quatre grandes usines pour le tissage des soies, occupant 445 métiers ; c’est, dans la direction du Midi, le point le plus éloigné où cette industrie se soit installée en grand. Des moulinages de soie, des scieries, des tourneries de bois complètent ce petit centre industriel appelé à se développer quand le chemin de fer projeté le desservira.

Toutes les communes du canton, au nombre de 11, sont tributaires de Saint-Jean ou lui fournissent le personnel de ses usines ; toutes aussi s’enrichissent par la culture du noyer et du mûrier ou par l’exploitation des bois. Pays agreste,