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L’eau sort du barrage par un tunnel et n’apparaît réellement au jour qu’à hauteur du village d’Auberives. Le chemin de Saint-Nazaire qui relie le Royannais et le Vercors au chemin de fer le côtoie presque sans cesse, La rivière, malgré cette saignée, roule ici encore des flots abondants. Au confluent avec la Lyonne, ses eaux sont fort accrues, le lit est large sous le pont original qui supporte la route de Saint-Jean-en-Royans, grand arc de fer soutenant le tablier au moyen de Uranie de suspension faits de même métal.

Au-dessous est le port principal de la Bourne. La rivière n’est pas et n’a jamais été navigable, mais elle sert au flottage des bois des vastes forêts du Royannais. On forme des radeaux de faible dimension car il y a de mauvais passages ; à l’Isère on les accouple et ils descendent ainsi jusqu’à Valence, Avignon et Beaucaire d’où, par les canaux, ils atteignent Cette.

J’ai traversé la rivière pour gagner Saint-Jean. La route parcourt un pays aux pentes modérées, très riche en vignes, mûriers et noyers. Ces derniers arbres sont particulièrement abondants ; comme dans la vallée de l’Isère, en certains points, ils donnent à la contrée l’aspect d’une forêt. Sans les hautes cimes fermant au loin les vallées de la Lyonne et du Cholet, on ne se croirait pas