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on voit, au fond de l’abîme, se briser la Vernaison.

Les falaises s’écartent et font place à un bassin vert, cultivé, rempli de prairies, de vignes, de mûriers, d’arbres fruitiers. Des hameaux, une église animent cette jolie conque dite d’Échevis. On y descend par de grands lacets pour rejoindre de nouveau la Vernaison, la traverser et aborder la seconde gorge, les Petits-Goulets. Ici, les falaises n’ont pas l’élancement superbe qu’elles présentent aux Grands-Goulets, mais il n’en a pas moins fallu trouer la montagne pour construire la route. Le site est déjà très beau.

La sortie est brusque ; sans que l’on ait pu le prévoir, on est tout à coup en pleine lumière, la montagne cesse, l’air jusqu’alors froid et humide, comme comprimé, devient plus libre et doux. La vallée est large, des vergers, des vignes, des noyers, des châtaigniers, des mûriers couvrent les pentes douces. Par la splendeur de la lumière et la végétation, c’est déjà le Graisivaudan, nous sommes dans une autre petite province du Dauphiné, le Royannais.