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ges, le village de Saint-Aignan groupe ses belles maisons aux toits rouges, autour d’une tour carrée surmontée d’une flèche blanche et aiguë. En face, la montagne du Grand-Larve, admirablement boisée, sillonnée par une route forestière sur laquelle est une maison de garde d’un riant effet. Au-dessous, dans le val, est une vieille bâtisse coiffée d’un toit aigu, le Château-la-Tour.

Voici Saint-Aignan. On devine une commune riche, car elle possède de belles écoles, bien conçues, ayant de vastes cours, des jardins, un préau couvert. Quelques vieilles maisons à pignons, possédant des fenêtres à meneaux et couvertes en paille contrastent avec l’aspect jeune et pimpant de la plus grande partie du village. Cette commune de 900 habitants, dont 300 peut-être dans le bourg, possède le téléphone qui la relie à Romans et à Valence. Chaque commune du Vercors a voulu être raccordée au réseau.

La vallée, jusqu’ici assez large, se resserre et devient une gorge, la route abandonne la Vernaison qui coule à 760 mètres pour monter sur la large croupe où s’est construit le centre principal de la vallée, le gros bourg de la Chapelle. On traverse de beaux pâturages, où paissent les vaches dont le lait sert à fabriquer — comme au Villard-de-Lans — le fromage dit de Sassenage,