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de 916 mètres, les champs sont bien cultivés ; les femmes sarclent et binent les pommes de terre tout en surveillant le beau bétail paissant dans les prairies.

Au delà du village, je suis salué par le convoyeur qui fait l’échange des lettres entre le bureau de la Chapelle et celui de Die. Chaque jour il vient au col et remet les dépêches à une femme venue de Die et qui a su se plier à ce rude métier de monter tous les matins au refuge du Rousset. Ce porteur de dépêches a le regard très fier et très franc. Du reste, la race est superbe dans cette haute vallée, les faneurs qui travaillent dans les prés, au bord de la route, s’arrêtent en nous voyant passer, la plupart font, d’un geste bref, le salut militaire et reprennent la besogne un instant interrompue.

Les hameaux se fout nombreux au pied de la montagne, c’est comme un collier de maisons réunies par un chemin en mauvais état, la route ayant voulu éviter les vallonnements incessants de la rive droite de la Vernaison. Le torrent est devenu assez abondant ; à la Britière, il fait mouvoir plusieurs scieries au-dessous de ce petit hameau, couronnant une falaise et dominé par une église. Le lit du torrent est barré par les rochers, souvent les eaux disparaissent. Sur une des ber-