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Quint, les histoires les plus fantastiques courent sur ces animaux.

Récemment, un habitant du Vercors, ayant bu quelques verres de vin blanc à Chamaloc et faisant l’ascension du Rousset, vit une forme lourde apparaître sur la route. Il crut à un frère en Bacchus et alla vers lui ; en approchant, il sentit une chaude haleine, pendant qu’une lourde patte s’appuyait sur son épaule. Dégrisé subitement, il reconnut Martin et redégringola éperdument sur Chamaloc.

— Voilà ce qui vous attend ! me dit mélodramatiquement mon ami — comme si j’avais bu du vin blanc de Die !

Un autre Diois appuya, il fit une charge à fond de train contre l’administration des forêts, l’accusant de conserver les ours au lieu de les détruire, sous prétexte que ces bêtes sont herbivores, ne font de mal à personne et, par l’effroi qu’elles causent, préservent les vastes forêts du Vercors des déprédations des hommes et des animaux.

La conversation dura longtemps, bref, il était 7 heures et demie et je n’étais pas encore parti. Cette fois, la voiture était nécessaire si je voulais arriver avant l’aurore. Il y a 20 kilomètres de route, dont 13 toujours montant à partir de Chamaloc. Et je me résigne à prendre place sur une