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suit les bords du Roubion, sans grand intérêt en deux ou trois points où le torrent a singulièrement creusé son lit. Le village de Poët-Célard, couronnant un mamelon, égaie un moment les pentes, puis, au delà de Francilien, la vallée s’élargit et se resserre de nouveau pour se transformer en une gorge profonde, commandée par les ruines de Soyans. Quelques instants après, on atteint Saou, joli village très animé, aux auberges excellentes, bâti au pied d’une des falaises de ceinture de la forêt de Saou.

À peine le déjeuner expédié, nous étions en chemin pour La « forêt ». Le trajet est exquis. Saou fut le siège d’une abbaye fameuse dont les bâtiments sont encore debout, majestueux, donnant une haute idée des moines de Saint-Tiers.

À la sortie du village se dresse un grand rocher isolé, puis un élégant petit castel, le château d’Eurre, aux détails exquis. Le paysage s’agrandit, de toute part surgissent des rochers merveilleux de hardiesse, de forme, de couleur. Une arcade naturelle s’ouvre dans l’un d’eux ; sur un mamelon sont les ruines d’une forteresse qui devait garder le passage.

Une immense paroi rocheuse semble maintenant barrer le chemin, elle se dresse d’un jet à cinq cents mètres de hauteur, c’est une falaise de