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deaux, s’ouvre le col de la Chaudière, un des mieux dessinés des Alpes le chemin de Bourdeaux à Saillans le franchit à 900 mètres d’altitude entre des cimes aiguës qui le dépassent de 700 mètres.

Maintenant, la route décrit des lacets sur un plateau accidenté, assez vert, au pied duquel naît le torrent de Rimandoule ; un instant on aperçoit, à gauche, le château de Saint-André, en vue duquel la route se bifurque de nouveau ; on tourne à droite et l’on découvre soudain, à une grande profondeur, la petite ville de Bourdeaux, assise sur les deux bords du Roubion, dans une vallée asset large, semée de mûriers. Au delà, sur deux monticules, sont les ruines du château de Mornans et celles du pauvre village de Bezaudun, détruit par un glissement de la montagne. Les ruines de Bourdeaux, plus imposantes encore, accroissent la majesté de la scène. Les belles formes des montagnes, la végétation du fond de la vallée, l’âpreté des hautes cimes donnent au paysage un superbe caractère.

La colline est presque à pic, il semble qu’on va tomber sur Bourdeaux. On y descendait jadis par un chemin direct, étrangement pierreux, les mulets seuls pouvaient s’aventurer sur une telle voie. Aujourd’hui, une route aux grands lacets