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cette dignité depuis peu de temps, son prédécesseur, entrepreneur des petites diligences locales, a été élu député, — j’ai pris le chemin de la forêt de Saou. On traverse la ville, puis on s’élève au-dessus de la gorge du Jabron, remplie de petites fabriques de draps. La pente est raide, le paysage sévère, mais les lignes en sont belles. La chaîne de montagnes qui ferme le bassin présente de beaux sommets, comme la pyramide de Montmirail, au pied de laquelle s’étend une verte vallée. L’omnibus monte lentement, aussi mettons-nous tous pied à terre pour prendre les raccourcis, sous un soleil déjà torride. En quelques minutes, on atteint un col d’où l’on aperçoit les grosses tours du château Morin, près de Comps. La route, parvenue au pied du roc des Crottes, se bifurque : à gauche, elle descend dans le bassin très vert de la Rimandoule, terminé par des gorges au delà desquelles on aperçoit la vaste étendue de la Valdaine jusqu’à Marsanne ; à droite, le chemin descend vers Bourdeaux.

Pendant que j’attends la patache du courrier achevant péniblement l’ascension, je jouis d’une admirable vue sur la haute ligne de montagnes fermant le bassin de la forêt de Saou et terminée par l’admirable pyramide de Rochecourbe. Entre celle-ci et le roc de Couspeau, dominant Bour-