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a peu d’édifices, le plus remarquable est un bel hôtel de ville moderne. Elle semble dire descendue dans la vallée, car la ville hante, faite d’étroites, tortueuses et rapides ruelles, renferme de vieilles et curieuses maisons arc-boutées, étayées de contreforts, et l’église primitive, chapelle abandonnée, servant en quelque sorte de débarras, dont les voûtes à nervure et l’abside en cul-de-four ne sont pas sans mérite.

L’église moderne est sur la grande rue dont la sépare une place, c’est un bon pastiche roman ; lorsqu’elle sera terminée, elle s’harmonisera bien avec le décor vieillot de la place, la sérénité du ciel et l’âpre té des montagnes.

Telle est cette petite ville dont grande partie des 4,300 habitants sont protestants ; son rêve est le devenir ville d’eaux. Elle possède trois sources, découvertes en 1749 par un médecin d’Avignon nommé Possiarn et exploitées pour les maladies bilieuses et les affections de la peau. On les tenait alors pour analogues aux eaux de Vals. Aujourd’hui, elles ont à peine un usage local.


Dieulefit était une simple étape pour cette partie de mon voyage ; j’y ai passé la nuit et, ce matin, profitant de la voiture qui porte le courrier à Bourdeaux — dont le conducteur est promu à