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base d’alquifoux, c’est-à-dire de plomb, étaient dénoncés par les hygiénistes, en même temps que leur tendance à s’écailler et à laisser les vases s’imprégner d’odeurs de « graillon » éloignait les ménagères. Ces produits communs ne pouvaient lutter contre ceux, mieux fabriqués, du centre et de Provence. M. Noyer a résolu de sauver les potiers, il y arrivera ; sur sa demande, des cours spéciaux pour les apprentis potiers et les enfants des fabricants sont faits à l’école industrielle de Dieulefit, largement établie et intelligemment dirigée. M. l’ingénieur Auscher, ancien chef de fabrication à Sèvres, a été appelé ; il a étudié avec soin les procédés de fabrication et les matières premières, il a donné à ce sujet des indications précieuses que la municipalité a fait reproduire dans une brochure largement répandue.

La bande de terrains argileux fournissant, à Dieulefit à Poët-Laval, la matière première de leur industrie affleure sur une longueur utile de 1,400 mètres, une largeur de 200 mètres et une épaisseur de 4 à 8 mètres. M. Auscher évalue à 8,500,000 mètres cubes la quantité de terre facilement exploitable, analogue aux fameuses terres réfractaires de Bollène ; il semble donc que, longtemps encore, les potiers pourront puiser dans cette immense réserve ; mais s’ils ne se décidaient