Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/300

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en ont façonné des lambeaux, un de ceux-ci est devenu une aiguille sur laquelle un arbre est resté, gardant du gazon à ses pieds. Au delà de cette bande de terres jaunes s’étendent des cultures admirablement irriguées. Les maisons sont belles et entourées d’arbres fruitiers, elles alternent avec les usines jusqu’à une jolie avenue plantée d’une quadruple rangée de vigoureux marronniers. Nous sommes à Dieulefit.


Vous n’êtes pas sans avoir entendu, aux tables d’hôte des petites villes, les voyageurs de commerce faire de classiques plaisanteries sur les Marseillais et les noms des centres où les conduisent leurs affaires. Une des plus fréquemment répétées est celle-ci :


DIEU LE FIT ET LE LAISSA


parce qu’il trouvait son œuvre manquée !

Naturellement, ceux qui jouissent le plus de ce jeu de mot prestigieux ne sont jamais venus à Dieulefit, autrement ils ne dédaigneraient pas ainsi une des plus jolies villes des Alpes françaises, une de celles qui sont le plus à la hauteur des progrès modernes. Si Dieulefit ne possède pas des ouvriers en nombre aussi considérable que Romans et Valence, il est bien certain que,