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nouveau appelé Gougue. Près du primitif Poët-Laval, un grand couvent s’est assis, comme pour protester contre cet abandon.

La petite station a, sur des rails de garage, plusieurs wagons chargés de caisses à poterie. La voie ferrée a beaucoup amélioré les conditions d’existence de cette industrie ; jadis, le transport à la gare de Montélimar coûtait 8 fr. par tonne, le prix est aujourd’hui de 1 fr. 50 c., aussi les potiers du Jabron voient-ils un peu revenir la clientèle.

Au delà de Gougne, un détour de la voie ferrée présente Poët-Laval sous un aspect plus curieux encore, avec ses murs gris, comme calcinés par le soleil, et l’on découvre en entier tout le vaste cirque de Dieutefit, aux pentes abruptes, mais très boisées. Le pays est animé, grâce aux poteries qui se succèdent maintenant sans interruption jusqu’à la ville. Le territoire de Poët-Laval en compte une vingtaine, il y en a trente sur celui de Dieulefit.

Rapidement, le train monte et descend les pentes, entre les poteries où l’argile grise est mise en pains sur les murs ; de petites usines : draperies, moulinages, etc., se succèdent sur les bords du torrent. De curieuses falaises de terre jaune bordent la voie, les pluies les ont érodées,