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À cette marche entre le Dauphiné et la Provence, entre le Dauphiné favorable à la réforme et le Midi catholique, tous les villages se sont construits sur les hauteurs, à fabri d’un château. Puis, lorsque la pacification s’est accomplie, surtout quand les grands chemins, négligeant les faîtes, ont été construits, les populations sont peu à peu descendues, chaque bourg a vu créer à ses pieds un faubourg où toutes les industries vivant de transports se sont établies : auberges, épiceries, boulangeries, charronnages, maréchalerie, ont bordé la route. Ainsi l’on traverse le bas de la Bâtie-Roland, quartier très propre et gai, dont les maisons sont tapissées de vignes, de glycines, de figuiers et de jasmin. Sur les trottoirs sont alignées, des caisses de laurelles eu lauriers-roses.

Plus haut, sur le mamelon, le vieux village aux fenêtres à croisillons avarement percées dans des murs gris, une chapelle romane à demi ruinée et une vieille tour. De ce bourg à demi désert on commande l’immense horizon de la Valdaine jusqu’aux montagnes calcaires aux immenses escarpements interrompus par d’étroites brèches où débouchent les torrents. Les trois pics de Rochecourbe paraissent planer sur l’ensemble de falaises et de pics dont se hérisse le massif.

Insensiblement la plaine s’élève, la route re-