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dorée ondulant au loin sous la brise. Les lignes des hauteurs voisines forment un cadre charmant à ces richesses agricoles. Les villages furent tous des forteresses, ils couronnent encore les sommets ; très fiers et pittoresques. Puygiron avec les tours ruinées de son château et la tour carrée de son église surmonte un mamelon verdoyant. Le site répond bien à ce nom féodal. Au fond, sur une colline plus haute, apparaît une autre forteresse en ruines.

La route suivie par la voie ferrée décrit autour de Puygiron une grande courbe et montre sous divers aspects ce beau site. Les deux tours paraissaient tout à l’heure isolées et l’on s’aperçoit qu’elles sont reliées par une courtine ; à l’intérieur est une tour moderne surmontée d’une balustrade à jour ; l’église, elle-même, avec ses deux tours d’angle et son haut clocher carré, a des allures de citadelle antique.

Dans la Valdaine on est déjà en plein Midi, partout où les végétaux de la flore de Provence trouvent un peu d’abri contre les vents du nord, ils poussent avec une vigueur étonnante. Auprès d’un mamelon isolé portant la Bâtie-Roland, les buissons sont remplis de grenadiers sauvages dont les pousses rouges et les fleurs écarlates tranchent vigoureusement sur le vert des aubépines.