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Montélimar a deux rivières ou plutôt deux torrents, le Roubion venu de la vallée de Bourdeaux et le Jabron descendu des montagnes de Dieulefit. Ils se réunissent dans ses murs pour aller, entre des levées, apporter au Rhône de rares eaux en temps ordinaires, des flots furieux pendant les crues. Mais ces torrents et leurs affluents sont pour la ville et sa campagne la véritable source de prospérité, elles lui doivent de nombreuses usines et des irrigations abondantes qui ont transformé en champs fertiles une plaine naturellement aride.

Le Jabron surtout a un rôle industriel considérable ; dès sa source, près de Dieulefit, il fait mouvoir des usines et entretient la verdure des prairies. Aussi a-t-il une vallée peuplée où l’on a pu créer un petit chemin de fer à voie étroite dont le trafic est considérable.

La vitesse des trains n’est pas grande sur cette petite ligne vicinale : on met près de deux heures pour franchir les 29 kilomètres séparant Montélimar de Dieulefit. C’est encore un progrès sur les antiques pataches, et le touriste obligé de brûler quelques étapes ne se plaint guère de ne pas franchir le pays par les voies rapides. Commodément installé à la plate-forme d’un wagon, on voit se dérouler sous ses yeux les doux horizons de cet heureux coin du Midi.