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la table où le nougat se collerait, et on verse alors le beau sirop blanc. Il prend aussitôt de la consistance ; même, en hiver, il devient dur comme du granit et il faut se hâter de le débiter. Il ne l’este plus qu’à présenter l’immense gâteau à une scie mécanique pour en faire les jolis morceaux si précieusement enveloppés dans des bottes.

Naturellement, je vous parle ici du nougat pur sucre, pur miel et pur œuf ; il s’en fait aussi pour les « vogues » ou fêtes de village en Dauphiné et en Lyonnais, les foires et les petites épiceries, où la farine joue un grand rôle ; mais, à Montélimar, les huit fabriques se livrent surtout à la fabrication des nougats de choix, on peut en juger en visitant les énormes magasins remplis d’amandes, les caves pleines de fûts de miel et les précieuses réserves de vanille.

Un seul chiffre : il faut chaque année 500 quintaux d’amandes à Montélimar et ce produit a valu 200 fr. les cent kilos. Il est tombé aujourd’hui de 100 à 120 fr., pour les amandes cassées.

C’est encore un beau prix ; souhaitons donc prospérité à ce doux commerce de douceurs, ce sera en même temps faire des vœux pour les populations riveraines du Buech et de la Durance, qui cultivent l’amandier !