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Bourbre et des Abrets ; rares sont les villages, la plupart se sont établis dans les vallons latéraux ou sur les hauteurs. L’un d’eux, Beauvoir-de-Marc, s’annonce de loin par une statue de madone dressée sur une colline en forme de promontoire. Ce genre de monument est fort commun eu Dauphiné.

Du haut de la colline qui porte la statue, on a une vue très étendue sur un vaste massif de collines boisées où les centres d’habitations sont rares, mais où, cependant, s’est créé une petite ville industrielle fort active, Saint-Georges-d’Espéranche, bâtie à 400 métrés d’altitude au sommet d’un massif d’où partent de nombreux ruisseaux. Saint-Georges a une fabrication curieuse, on y tresse la paille sous toutes sortes de formes, chapeaux, semelles, cabas, etc., viennent de ce gros bourg. Une quinzaine de fabricants se partagent les magasins et ateliers. Les paysans travaillent chez eux pour Saint-Georges ; déjà l’industrie a essaimé jusqu’aux abords d’Heyrieux, où Valentin compte quelques chapelleries de paille.

Ces collines sont sèches et perméables, cependant les habitants les cultivent avec soin, dans les vallons que traverse le petit chemin de fer les récoltes sont superbes ; il y a du mérite à présenter de telles cultures sur ces cailloux roulés.