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vieilles portes, et cela, avec ses églises à tour carrée, suffît pour lui conservor un parfum d’archaïsme ! Même sans son nougat, Montélimar vaudrait une visite.

Mais le nougat, c’est Montélimar ! La riante ville et cette friandise semblent inséparables. Allons donc ensemble, si vous le voulez, dans une des fabriques, celle qui a bien voulu s’ouvrir pour moi, comprenant que je ne donnerai pas le secret du tour de main — si toutefois il y en a un.

Pour faire du bon nougat, il faut du bon miel et du bon sucre. Voilà tout le mystère ; ajoutez-y beaucoup de soins, une propreté absolue, de la vanille, de la pistache, des pralines et les exquises amandes du pays, et vous en connaîtrez suffisamment pour porter nougat, pas assez pour en fabriquer industriellement comme le fait Montélimar depuis que le chemin de fer lui a ouvert des débouchés presque illimités. Savez-vous que l’on fait aujourd’hui à Montélimar 2,000 quintaux de nougat par année ?

Pendant que le miel, non un miel du pays, mais un miel du Chili, ayant l’avantage énorme de ne jamais fermenter, fond au bain-marie, remué sans cesse par une spatule tournante, le blanc d’œuf est mis à part et battu par une machine ingénieuse ; il est ensuite versé dans le miel