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sur son large boulevard de ceinture s’ouvre un jardin public qui ferait l’orgueil de plus grandes cités. De fraîches pelouses, des aubépines roses ayant la taille de grands arbres, de hauts peupliers d’Italie alternant avec des chênes-lièges et des chênes verts, de belles eaux jaillissantes apportent sous la lumière crue du brûlant soleil une délicieuse impression de fraîcheur.

Il faut monter jusqu’au vaste château des Adhémar, à sa haute tour carrée d’où la vue est si belle sur la vallée du Rhône, sur les volcans du Vivarais et les chaînes calcaires du Diois, il faut voir la plaine entière fumer sous les rayons ardents pour comprendre mieux encore la fraîcheur du beau parc montilien.

Moins peuplée et active que Romans accrue de Bourg-de-Péage, Montélimar offre une apparence plus prospère. Ses rues étroites mais fraîches sont fort animées à certains jours ; en les parcourant, on rencontre encore des coins échappés aux embellissements. Diane de Poitiers a laissé dans ce pays dont elle était originaire par son père, le seigneur de Saint-Vallier, un souvenir vivant ; elle avait ici, au coin de la grande rue, un hôtel dont la façade sculptée est fort intéressante. Puis, si Montélimar n’a gardé de ses défenses que son château, elle a tenu aussi à laisser debout ses