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ment dit ou l’on n’arrivait qu’au moyen d’une échelle, par une ouverture située à 15 pieds du sol. De ces ruines, la vue est admirable sur le Rhône, depuis les lointaines « cornes » de Crussol jusqu’à Viviers et au défilé de Donzère, sur la plaine de Montélimar si verte et les immenses campagnes que bornent seules les montagnes de Dieulefit et du Diois. Le paye, semé de villes nombreuses, de villages blancs, de vignobles et de mûriers, baigné par la transparente lumière méridionale est d’une splendeur presque auguste.

Plus haut, bien plus haut, par delà un plateau couvert de cultures et de mûriers, le volcan éteint mais caractéristique encore de Chenavari dresse sa coupe majestueuse d’où ont coulé et roulé jusqu’au Rhône tant de laves et de scories, dont le nom du hameau de Cheyre rappelle le passage[1].


On resterait longtemps, sur cette arête toute fleurie et embaumée de thym, à contempler la montagne ceinte de tours et de murailles, et le Rhône au large cours rempli d’îles boisées ; mais là-bas, au milieu de la plaine, sous la haute tour de son château, Montélimar étale sa masse grise et me rappelle que je suis attendu. En route donc

  1. Le mot de cheire, en Auvergne, désigne une coulée de laves.