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délitées, fissurées qui ont causé tant de mécomptes et nécessité l’abandon d’un tunnel de 84 mètres qui s’éboulait sans cesse, par la malice d’un propriétaire, dit-on : il aurait au, par des irrigations, rendre les terres très fluides, espérant ainsi faire racheter ses eaux ! On a dépensé 600,000 fr. et perdu trois années, il fallut construire, à tout hasard, une voie de fortune au dehors du tunnel pour assurer, au moins en temps de guerre avec l’Italie, le passage des trains militaires. Mais la ligne ne put être ouverte au service public que le 22 mai 1894.

Sur certains points, pour assurer la solidité de la voie, on a dû enlever tout l’épiderme de la montagne, argile schisteuse sans cesse en mouvement ; des tunnels, des galeries creusées au flanc des monts permettent de franchir ce territoire tourmenté, un de ces tunnels forme une boucle presque parfaite. On quitte la vallée de la Drôme pour entrer dans le vallon de Maravel, mais, avant de l’abandonner, on peut apercevoir un moment le val supérieur si bien nommé le Valdrôme, à qui des cascades éblouissantes et la rivière, roulant furieuse au pied de hautes roches calcaires, donnent un grand caractère alpestre. Sur les pentes paissent des troupeaux de chèvres blanches.

La combe de Maravel est un cirque érodé, ra-