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la plus belle, au confluent d’un gros torrent descendu du revers sud du Vercors, le Meyrosse, dont les eaux abondantes et pures ont fait plus que la Drôme pour la prospérité de la ville, il fait mouvoir ses rares usines et alimente ses fontaines.

Die est moins « ville » d’aspect que sa voisine du Valentinois, Crest. Elle fut cependant pour les Romains dans le haut bassin de la Drôme ce qu’était Aouste dans le bassin inférieur, même on attribue à une colonie phocéenne cette Dea des Voconces devenue siège d’un évêché puissant par les droits seigneuriaux du prélat. Cette petite cité eut une vie agitée et active, il faut attribuer sans doute à cela la rareté des débris romains. Même de nos jours elle a jeté bas, sons prétexte de gêne pour la circulation, une de ses portes antiques, dite de Saint-Pierre. La porte Saint-Marcel sous laquelle passe la route de Gap a été sauvée, il est vrai qu’elle a un assez grand caractère ; ce fut, croit-on, un arc de triomphe.

La cathédrale est en partie édifiée avec des débris romains, ses colonnes ont été prises dans un temple païen. Son porche est une œuvre de la belle époque romane. Mais le vieil édifice a été reconstruit il y a deux cents ans et porte bien la marque de cette piteuse époque de l’art religieux.