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donné à tant de villes romaines ; celle-ci fut l’Augusta des Voconces. De nos jours c’est un petit centre de fabriques actives. Les moulinages, les filatures, plusieurs papeteries lui donnent une certaine importance. Peu de débris du passé ont survécu ; Çà et là quelques pierres, quelques inscriptions rappellent seules la domination romaine.

La prospérité d’Aouste et de Crest est moins due à la Drôme qui fait mouvoir leurs ateliers qu’à la Gervanne, autre torrent dont l’embouchure est à deux kilomètres en amont. La Gervanne vient de parcourir une des plus belles régions de nos Alpes, les gorges d’Omblèze ; de cascade en cascade, de cluse en cluse, accrue par de belles fontaines, elle fournit aux filatures, aux papeteries, aux scieries une force motrice plus constante que le grand torrent. Aussi chaque village a-t-il ses ateliers où travaillent en grand nombre les jeunes filles du Diois et du Vivarais. Celles de ces usines qui sont isolées ont fait naître autour d’elles de petits hameaux, comme Bertolais et Blacons.


Voici l’heure du train de Die, il fout gagner la gare d’Aouste sur l’autre rive de la Drôme. Le chemin de fer remonte la vallée en vue des crêtes superbes de Rochecourbe et des hautes croupes