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faire l’ascension du coteau, avant même de parcourir la ville. Pour l’atteindre, il faut gravir le roc par un escalier de 120 marches, à travers un jardin public, donnant accès dans la tour. Du sommet la vue est fort belle, vers le sud surtout où la chaîne de hautes montagnes escarpées qui enseignent la forêt de Saou a si grand aspect. Les cimes de Roche-Colombe et de Rochecourbe, que l’on voit de si loin en descendant la vallée du Rhône, se présentent ici dans toute leur hardiesse. La vue s’étend, par la percée de la Drôme, jusqu’aux monts du Vivarais dont la chaîne se déroule puissante, et de l’autre côté, jusqu’aux cimes tourmentées et sauvages du pays de Die.

Non loin du donjon, une tour d’horloge surmontant une série d’arceaux complète te caractère archaïque de Crest, à qui ses toits plats et gris donnaient déjà, de loin, l’apparence d’une cité de Toscane. Mais, à l’intérieur, la ville perd cet aspect, elle est très vivante, propre, bien bâtie, remplie de magasins, on devine un centre commercial considérable. Et de fait, Crest, peuplée de près de 6,000 habitants, chef-lieu de deux cantons, est le lieu de rendez-vous pour les populations de la vallée. Die, qui a donné son nom à cette petite province du Dauphiné, est moins importante et surtout bien moins industrieuse. Non