Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/252

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rapide, ce site de ville, si frais au milieu de collines brûlées, arrête l’attention. Dès les premiers pas on est sous les platanes d’une place ombreuse et vaste, où la fraîcheur est exquise. Au matin le silence n’est troublé que par les pépiements d’innombrables moineaux, mais le soir, et le dimanche pendant la journée entière, les éclatants sons de voix des joueurs de boules troublent la solitude.

Un canal d’irrigation arrose les beaux arbres, il vient de la Drôme dont il amène les eaux ; celles-ci, tout en fertilisant les champs, font mouvoir les usines de Loriol, moulins à farine, moulinages de soie. La route nationale sépare la ville en deux parties, en formant une large rue très vivante ; sur cette artère s’ouvrent de petites radies, étroites et grises, souvent voûtées. Sur la colline, couronnant un rocher de poudingue perforé de cavités habitées jadis, de vieux murs sont tout ce qui reste du Loriol féodal. Une des rues voisines s’appelle rue d’Aurélien, le nom de Loriol aurait-il une origine romaine ?

La route, jusqu’à la Drôme, est bordée de beaux platanes ; à l’extrémité de cette avenue on traverse la rivière sur un pont superbe, très hardi, témoignant d’un grand sens artistique. La Drôme est ici contenue entre des digues, mais plus bas elle