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nombre de ses manufactures. Nous avons déjà vu[1] comment Vienne a su utiliser la Gère et Bourgoin la Bourbre. Mais Voiron avec la Morge, Vizille avec la Romanche, les bourgs du Graisivaudan avec les torrents descendue des névés de Belledonne, n’ont pas fait montre de moins d’initiative. Et bien des eaux encore peuvent être captées et accroître la richesse du pays.


J’achève ces lignes à Tullins, avant de prendre le train qui me permettra de rentrer à Vienne. La nuit est venue, très profonde ; sur le ciel étoilé se détache en noir, très nette, l’arête régulière du Vercors. Un bruit monte de la superbe plaine plantée d’innombrables noyers, c’est l’Isère qui fuit vers le Rhône, sans grande utilité pour la navigation presque nulle, sans bénéfice pour l’industrie.

Cet énorme torrent aux eaux grises, s’il était aménagé comme la Romanche, pourrait donner par centaines de mille les chevaux-vapeur à l’industrie.

  1. 7e série du Voyage en France, chapitre sur Vienne, pages 106 et suivantes ; 8e série, chapitres sur la Hollande du Dauphiné, pages 138 et suivantes.