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temps il y eut là des petits foulons, des coupeurs et des souffleurs de poils, il en est encore près de 20, mais ils sont loin, entre eux tous, de fournir autant qu’une seule usine mécanique rivalisant avec celles de Chazelles[1]. Bourg-de-Péage est donc une ville de chapeliers ; les femmes y coupent le poil à domicile pendant que les hommes travaillent dans les ateliers. Une autre industrie spéciale, celle de la corderie, emploie de nombreux ouvriers.

En dehors de ces florissantes industries, Romans et Bourg font un commerce considérable d’huiles de noix. La culture de la noix dans l’Isère, dont j’ai parlé dans un autre chapitre, continue jusqu’ici pour la noix de table, mais les noyeraies produisent surtout du fruit pour les huileries. La Drôme est le département français où les noix sont le plus abondantes : on en recueille plus de 1,600,000 hectolitres chaque année ; l’Isère atteint à peine la moitié de ce chiffre. La région drômoise où les noyers sont le plus abondants est la vallée de l’Isère, vers Romans, et les premières pentes du Royannais et du Vercors. L’huile de noix, dont le goût particulier ne plaît pas au palais des habitants du Nord, a conservé

  1. Voir 7e série du Voyage en France, page 161.