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La ville s’est développée si rapidement qu’elle a dû abattre de nos jours sa vieille enceinte flanquée de tours, dont une, penchée comme la tour de Pise, donnait lieu à bien des légendes par son nom de tour du Diable. De larges boulevards, plantés de plusieurs rangées d’arbres, ont remplacé les murailles, de belles constructions s’y élèvent déjà, mais les matériaux de construction employés, mollasse nue ou crépie, se noircissent rapidement et prennent un aspect triste. Sans cette teinte grisâtre, les quartiers neufs auraient plus grand caractère, elle contraste fort avec les toits plats, d’un caractère déjà méridional.

On a conservé d’infimes débris de ces fortifications, près du collège monumental qui, sur la grande avenue, fait face aux casernes. C’est la promenade de Romans ; on y a une vue superbe sur le cours rapide de l’Isère, la plaine de Valence et les fiers escarpements du Royannais.

Non loin de là, une plaque de marbre rappelle le passage de Gambetta, qui prononça à Romans une de ses plus ardentes harangues. Le grand tribun est ici resté populaire. Dans la plupart des maisons sa photographie est à la place d’honneur.

Quand j’aurai cité le Jacquemart, non moins aimé par les Romanais que Jacquemart de Dijon