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tante pour faire naître un village entier, nommé Fure, et dépendant de la grosse commune de Tullins, qui compte 5,000 habitants. 5 papeteries, plusieurs taillanderies, des moulins, des scieries ; au delà du chemin de fer, au hameau de Saint-Jean-de-Chepy, 2 effilochages de vieille laine et une fabrique de soierie achèvent la longue traînée d’usines. Désormais, la Fure, roulant presque sans pente, a terminé son rôle ; elle va rejoindre la Morge et, avec elle, se jeter dans l’Isère.

La petite rivière mêle ses eaux claires aux eaux grises du grand cours d’eau des Alpes, après avoir ainsi répandu la richesse et la vie dans une gorge superbe, qui ne semblait guère se prêter à la grande industrie. Seuls, parmi les cours d’eau travailleurs, le Furens et la Durolle pourraient lui être comparées ; encore, ces deux derniers torrents n’ont pas d’usines aussi vastes. On a vu que la Fure doit sa puissance au grand bassin de Paladru ; ce beau lac, ignoré de la masse du public, joue donc un rôle considérable dans l’économie sociale du Dauphiné.

C’est à ses cours d’eau sans nombre, parfois alimentés par d’inépuisables réserves de neiges et de glaces, mais aménagés avec soin par les industriels, que cette belle province, ou plutôt le département de l’Isère, doit sa prospérité et le