Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/236

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

s’étendit, projetant ses quartiers neufs jusqu’au vallon circulaire limitant le plateau. Les murailles qui faisaient de Valence une ville forte sont tombées, remplacées par des boulevards dignes d’une grande cité, bordés de maisons monumentales en pierre blanche, fournie par les hauteurs de Saint-Péray. Le chemin de fer, en créant à Valence une des grandes gares du réseau français, une de celles où s’arrêtent les trains rapides, a fort développé la petite ville où Bonaparte vint servir dans l’artillerie à sa sortie de l’école ; elle avait 8,000 habitants à peine il y a soixante ans, aujourd’hui elle en compte 25,000, et 30,000 avec Bourg-lès-Valence, faubourg industriel que de vastes casernes séparent seules de la cité. L’accroissement se poursuit d’une façon régulière, il sera plus grand encore lorsque la plaine sera complètement arrosée et permettra des cultures nouvelles.

Plus que Grenoble, cette capitale du Bas-Dauphiné avait une vie intense. Son université n’était pas moins célèbre que celle de Tournon. Jusqu’à la révocation de l’édit de Nantes, elle eut même une population supérieure à celle de nos jours, elle était fort active, enrichie par la navigation et le commerce. De ce passé, il est resté quelques beaux hôtels et de jolies maisons de la