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et amené au jour l’eau du sous-sol. Ainsi Valence, grâce aux sources qui naissent au nord de ses murs, a pu se donner une banlieue assez verte, elle deviendra plus belle encore lorsque les eaux du canal de la Bourne seront régulièrement employées.


Singulière ville, Valence : elle est assise sur un grand fleuve, en vue de belles montagnes riches de vignes et de vergers, et elle tourne le dos à ce paysage d’où pour elle vient la vie. Le Rhône appelle en vain les constructions au bord de ses flots bleus, dont un ruban est souillé par les ondes grises de l’Isère, les rives demeurent désertes ; toute l’existence de la ville, jadis concentrée autour de là cathédrale, se perte maintenant non loin de la gare, sur les boulevards qui ont remplacé les fortifications. Le Rhône n’en est pas moins l’ornement de la ville ; la promenade principale, le Champ de Mars, supporté par de hautes murailles, fait face au fleuve et au mont pittoresque de Crussol, recouvert par les ruines d’une cité féodale.

Valence a beaucoup perdu à ne pas être en façade sur le grand fleuve ; on ne saurait le reprocher aux Valentinois actuels, le site a été choisi à cause de l’isolement du mamelon dressé entre