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sec aussi, mais les cultures arbustives ont permis de tirer parti de ces terres pauvres ; la vigne, avant le phylloxéra, couvrait de vastes espèces partout où l’exposition le permettait ; le noyer, qui fournit l’huile, ombrage de vastes étendues, le mûrier est plus répandu encore. Le phylloxéra, il est vrai, a détruit la plus grande partie du vignoble, la maladie des vers à soie arrêta un moment la culture du mûrier et causa l’arrachage d’arbres nombreux. On a pourtant réagi et l’on a recommencé à couvrir de vignes les côtes qui produisaient jadis des vins fort estimés.

Quelques-unes de ces craus du Dauphiné ont cependant conservé un triste aspect : ainsi, bien morose est la plaine aux abords de l’Isère. Il faudrait là des eaux abondantes pour permettre de tirer parti de ces masses profondes de cailloux enrobés dans des alluvions maigres. Après les sites merveilleux traversés dans le Graisivaudan, l’Isère finit au sein d’un paysage qui serait lugubre sans la clarté du soleil, la limpidité des horizons et le beau cercle des collines et des montagnes.

L’homme a beaucoup fait pour transformer le sol et l’aspect des choses. Les abords des villes et des bourgs sont verts, remplis de jardins et d’arbres ; on a précieusement recueilli les ruisselets