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débris d’un château qui fut une puissante forteresse. Il est utilisé un peu à tous les usages ; dans la cour, une bâtisse assez laide sert de palais de justice, la partie féodale, où l’on voit encore quelques détails de la Renaissance échappés au vandalisme administratif, est devenue une prison, d’étroites terrasses remplacent le couronnement des tours, elles ont été transformées en jardinets par les gardiens.

La sous-préfecture occupe un bel hôtel au bord du Rhône, non loin du majestueux édifice où le cardinal de Tournon installa une université fameuse. C’est aujourd’hui le lycée des garçons, il a conservé des traditions qui en font encore un établissement assez fréquenté. Pour profiter de son renom universitaire on a créé, non loin de là, un lycée de filles ; il occupe de vastes et commodes bâtiments au bord du fleuve. Ces deux lycées font, en somme, l’importance de Tournon ; l’industrie, cependant, tend à s’accroître, car la situation des deux villes au bord d’un grand fleuve navigable est excellente. Deux grandes lignes de fer, une autre ligne allant de Tournon, par la vallée du Doux, jusqu’au cœur du Vivarais, une quatrième mettant en relation Tain avec Romans, le grand centre industriel du Bas-Dauphiné, sont autant de causes de prospérité, mais