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problème est maintenant résolu. Vins rouges et blancs de l’Ermitage, de Crozes, de Chassis ont repris leur place d’honneur.

Mais quel admirable effort ! Ce coteau abrupt et ensoleillé n’a pas un coin perdu, pas un arbre, rien que de la vigne ; les mure des terrasses, marches gigantesques d’un gigantesque escalier, sont, par place, couvertes d’inscriptions portant le nom de quelques propriétaires. Entre ces murs, des sentiers étroits, avarement tracés pour perdre le moins possible du sol précieux, accessibles seulement à l’homme à pied pour le service du terroir et la vendange, montent jusqu’au sommet de la colline, d’où l’on découvre les deux villes de Tain et de Tournon, le grand ruban du fleuve, les montagnes sévères du Vivararais, les hautes falaises du Vercors et du Royannais et les Alpes blanches.


En descendant du coteau je suis allé à Tournon. La cité ardéchoise n’a pas l’animation et la gaîté déjà méridionale de la bourgade drômoise, mais, on le devine par bien des détails, l’humble sous-préfecture a joué un rôle important à une époque où la vie provinciale était plus active que de nos jours. Sur un rocher dominant le fleuve et troué par la voie ferrée de Nîmes, se dressent les